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312 LETTRES [1595]

ture m’en ait desnié les parolles^ la fortune , puisque j’ay la faveur de la bonne grâce de ce qui seul la peut surmonter, ne m’empeschera que par les eSects je ne le tesmoigne en toutes les occasions où, pour mon bonheur, je seray propre à servir à l’establissement et Taccroissement de sa grandeur ou advancement de ce qui sera de vostre bien et contentement ; vous protestant que ces deux respects auront tousjours autant de force en moy que ceux de mon salut et repos. Faictes donc estât, je vous supplie, que rien n’est plus submis à son obéissance que ma vollonté, ni rien tant à vous que ce qui sera en ma puissance. J’escrips à M. Erard quelques particularités pour mes affaires ; je vous supplie les recepvoir en vostre pi’otection, et croire que rien au monde’ n’admire et honnore plus vostre vertu que vostre plus affectionnée et fidèle amye. Marguerite.

[Coll. Brienne, t. 295, fol. 239. ] AU ROY MON SEIGNEUR.

(D’Usfton, ce 14 janvier 1595.)

Monseigneur, après avoir rendu grâces à Dieu de ce qu’il luy a pieu préserver vostre majesté du misérable et trop détestable attentat ’, qui a pensé apporter h toutte la France et à moy particulièrement autant de préjudice comme chacun de ceux qui vous sont affectionnés et moy plus que tout aultre, ont reçeu de ’ Il s^agit ici de Tattentat de Jean Ghâtel , qui eut lieu le 27 décembre i5gi.