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vaient être adressés qu’au seul Brantôme. Au reste, la bévue ne doit pas être imputée tout entière au sieur de Granier ; il la trouva sans doute dans l’un des manuscrits qui m’ont servi à restaurer le texte des Mémoires, et qui porte sur une feuille de garde la mention suivante, remarquable par la naïveté qui la termine :

« Cet escript est addressé à messire Charles de Vivonne, baron de la Chastigneraye et seigneur d’Ardelay, qui estoit chambellan du duc d’Alençon. Il estoit cousin de madame de Raiz, à cause que la mère de ladite dame estoit sa tante[1]. »

De 1628 à 1713, on réimprima plusieurs fois les Mémoires de Marguerite, mais sans amélioration apparente, jusqu’au jour où J. Godefroy en donna une nouvelle édition, enrichie de notes historiques et d’une courte Préface, où est signalée l’erreur du premier éditeur, relative à la dédicace. C’est un volume petit in-8o, imprimé à Bruxelles, chez Foppens, et qui parut à Liége, chez J.-F. Broncart. Il renferme, outre les Mémoires de Marguerite, son Éloge, par Brantôme, celui de Bussy et un Opuscule intitulé : la Fortune de la Cour. Cette édition est beaucoup plus soignée que les précédentes, au dire des biographes et bibliographes, et c’est probablement sur leur témoignage qu’elle se cote dans les ventes à un prix assez élevé. Toutefois, je me permettrai

  1. Ms. de la Bibl. Roy., coll. Dupuy, 237.