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siennes, et qu’il n’y a nul qui, les voyant, ne se mocque du pauvre Cicéron avec les siennes familières »[1]. Il y aurait, à professer de pareilles opinions, des inconvénients de plus d’un genre, mais un entre autres, un grave et sérieux, qui serait de courir le risque de s’aliéner les nombreux partisans de ce pauvre Cicéron. C’est à quoi ne voudrait s’exposer pour rien au monde ni la Société de l’Histoire de France en général, ni, en particulier, le membre obscur auquel a été confié le soin de cette édition.

Brantôme ajoute, toujours à propos des Lettres de Marguerite, que « qui en pourroit faire un recueil, et d’elle et de ses discours, ce seroient autant d’escoles et d’apprentissages pour tout le monde »[2]. Je prendrai encore la liberté de ne pas m’assoeier à ses illusions sur ce point ; et, si intéressé que je sois à faire accepter à la lettre le passage que je rapporte ici, je me crois en conscience obligé d’en atténuer la portée. Je me borne donc à dire qu’une édition des Mémoires de Marguerite de Valois, accompagnée d’un choix de ses Lettres, peut être regardée, sinon comme une source d’enseignements pour tout le monde, au moins comme une chose utile. L’opinion de Brantôme ainsi revue, corrigée et considérablement diminuée, je n’en puis plus rien rabattre, et cela par deux raisons.

  1. Femmes illustres, Discours ve
  2. Id. ibid.