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deur, comme aussi pour lui tenir compagnie pendant le disner. Il y a quinze ou vingt seruiteurs à l’entour de son cheual, apres luy marchent deux hommes, portant chacun vne nape lesquelles sont roulées comme vn rouleau, apres suiuent deux autres qui portent des sellieres, et deux autres auec deux vinaigriers pleins de vinaigre ; puis deux autres, vn desquels porte deux cousteaux, et l’autre deux culiers, lesquels sont fort riches, apres cela suit le pain que six hommes portent, et vont deux à deux, puis apres cela suit l’eau de vie, et apres iceux vne douzaine d’hommes portant chacun vn pot d’argent d’enuiron trois chopines chacun, plein de vin de diuerses sortes, mais la pluspart vins forts d’Espagne, Canarie, et d’autres lieux : apres iceux sont portez autant de grandes coupes d’ouurage d’Allemagne, puis apres suiuent les viandes, à sçauoir, celles que l’on mange froides les premieres, puis le bouilly et le roty, et finalement patisserie, toutes lesquelles viandes sont portées dans des grands plats d’argent, mais si l’Empereur fauorise l’Ambassadeur, toute la vaisselle que l’on met dessus sa table est d’or, apres viennent dix-huict ou vingt grands brocs, chacun porté par deux hommes, pleins de medon de diuerses sortes, apres suiuent une douzaine d’hommes portant chacun cinq ou six grandes tasses pour boire, et apres tout suiuent deux ou trois chariots pleins de medon et seruoise pour le commun, le tout est porté par des Strelitz à ce deputez, lesquels sont fort honnestement habillez. I’en ay veu iusques à trois et quatre cens