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resistance. Finallement il enuoya Tsar Simeon en exil, duquel est parlé amplement cy-deuant, lequel auoit espousé la sœur dudit Mistisloftsqui : estant en exil ledit Empereur Boris lui enuoya un iour de sa natiuité, iour qu’ils solemnisenţ grandement en toute la Russie, une lettre, par laquelle on lui donnoit esperance qu’il seroit en bref restitué, et celuy qui portoit la lettre auec du vin d’Espagne qui luy estoit enuoyé quant et quant par Boris, luy en fit boire à la santé de l’Empereur, comme aussi à son seruiteur, lesquels peu de temps après devindrent aueugles, et l’est encores ledit Zar Simeon, ie lui en ay ouy faire le recit de sa propre bouche.

L’an second de son regne, il pratiqua tant qu’il fit venir au païs Goustaues fils de Heric Roy de Suede (lequel fut deposé du Royaume par son frere Iohannes Roy de Suede) sous esperance de luy donner sa fille en mariage, s’il l’eust trouué tel qu’il esperoit : il fut à la verité fort magnifiquement receu et honoré de grands dons de l’Empereur, à sçauoir de vaisselle d’argent pour toute sa maison, force estoffes de drap d’or et d’argent de Perse, velours, satin et autres estoffes de soye pour toute sa suite, ioyaux, chaisnes d’or et de perles, force beaux cheuaux, auec toutes les harnacheures, pelleterie ou fourrure de toutes sortes, et vne somme d’argent qui veritablement ne correspondoit aux presens, à sçauoir dix mille roubles : il fit son entrée à Mosco comme vn Prince, mais il ne se comporta pas bien : finallement fut enuoyé, comme disgracié, à Ouglits (Ville où l’on supposoit Demetrius Iohannes auoir esté