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Perse : aussi ont-ils et ont eu d’ancienneté auec les Roys de Pologne et de Suede, mais à present que par forme, car ils se deffient tousiours les vns des autres, ne sachans à quelle heure la guerre se declarera. Quant aux Turcs depuis qu’ils leuerent le siege d’Astrican, qu’ils auoient assiegée auec les Tartares dits Nagais et quelque nombre de Petigorsqui Chercassi qui sont les Georgiens, il y a enuiron quarente ans, il n’y a eu que deux ambassadeurs Turcs en Russie, et deux Russes à Constantinople, tellement qu’ils n’ont point de guerre les vns auec les autres ; mais il n’y a pas eu dauantage de correspondance et congratulation entr’eux depuis trente ans, que s’ils estoient beaucoup plus éloignez : il n’auoit guerre pour lors qu’auec le Tartare dit Krim, et auec lesdits Petigorsqui Shercassi qui sont les Georgiens, car il s’est basty sur leurs terres et frontieres quatre ou cinq villes et chasteaux, les principalles sont Tire, et Samaria, l’année mil six cens cinq, les Georgiens prirent vn des plus proches chasteaux de leurs confins, assistez de quelques Turcs, mais ce n’estoit pas grand chose. Les Georgiens sont hommes belliqueux, et sont fort bien montez : la pluspart de leurs cheuaux sont genets, ils sont armez de certains corcelets légers ; mais ayant fort bonne trempe, sont fort agiles, et portent tous des lances ou dards. Ils feroient grand dommage à la Russie s’ils estoient en aussi grand nombre que d’autres leurs voisins, combien que la Volga les sépare : car ils habitent entre la mer Caspie, et le pont Euxin.

Revenons à Boris Federuits, qui fut couronné