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villes sur les frontieres qui en sont bien garnies. Puis il y a les Cosaks que l’on disperse en hyuer en des villes par delà Loka, lesquels tirent paye égale aux Strelits, auec du grain, et outre-ce sont fournis de poudre et plomb par l’Empereur. Il y en a d’autres qui ont des terres, lesquels ne bougent des garnisons. Il y en peut auoir de ceux qui suiuent les armes, de cinq à six mille. Puis il y a les vrais Cosaks qui se maintiennent du long des riuieres, aux campagnes de Tartarie, comme la Volga, la Dona, la Nespre et autres, lesquels souuent font beaucoup plus de dommage aux Tartares, que toute l’armée Russe, ils n’ont pas grand entretennement de l’Empereur, sinon qu’ils ont liberté, comme l’on dit, de faire du pis qu’ils peuuent. Il leur est permis de se retirer parfois aux villes frontieres, y vendre leur butin, et achepter ce qu’ils ont de besoin. Quand l’Empereur pense auoir affaire d’eux, il leur enuoye de la poudre, du plomb, et quelques sept, huict ou dix mil roubles : ce sont eux qui coustumierement amenent les premiers prisonniers de Tartarie, par lesquels on apprend le dessein des ennemys, la coustume est de donner à celuy qui a pris quelque prisonnier lequel il ameine, du bon drap et du damas pour luy faire de chacun vne robe, quarante Martres, vne tasse d’argent, et vingt ou trente roubles. Il s’en trouue sur ces riuieres iusques au nombre de huict à dix mille qui viennent ioindre l’armée par le commandement de l’Empereur, ce qui se fait en temps de necessité, combien que ceux de dessus la Nespre s’entre-