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necessaires aux despens de l’Empereur sur les frontieres : non seulement les Ambassadeurs, mais tous estrangers qui viennent pour seruir l’Empereur sont pourueus tant en la ville de Mosco, que par les chemins, chacun selon sa qualité, de tous viures necessaires, tant pour eux que pour leurs cheuaux (ce qu’ils appellent Corme) lequel est augmenté ou retranché aux Ambassadeurs, selon que l’Empereur en ordonne, le tout est fourny hors de l’Office nommé de Vorest, comme a esté touché cy-dessus.

Quant aux gens de guerre, il faut premierement parler des Voyuodes, qui sont generaux de l’armée, l’on les choisist coustumierement de Domnei Baiari et Acolnithes, c’est à sçauoir, s’il y a apparence de quelques ennemys ; car autrement, ils choisissent annuellement des Domnei et Moscoffqui de Vorenne, qu’ils enuoyent sur les frontieres de Tartarie, pour empescher l’incursion de quelques troupes amassées de Tartares, qui viennent quelquesfois enleuer de l’herbe, les cheuaux de quelques garnisons, lesquels s’ils ne trouuoient resistance, rauageroient plus outre. Ils separent leur armée en cinq, à sçauoir, l’auant-garde qui est prés quelque ville plus approchant les confins de Tartarie : la seconde est l’aisle droite, qui est prés quelqu’autre ville : la troisiesme est l’aisle senestre, puis le corps de l’armée, et l’arriere-garde, toutes separées l’vne de l’autre. Mais les generaux sont tenus au moindre aduertissement de venir ioindre le gros. Il n’y a autre office en l’armée, que lesdits generaux,