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cent : or apres auoir esleué deux ou trois ans lesdites dizaines de cheuaux, qui sont ieunes cheuaux ou poulains, l’on les vend, ce qui monte à vne grande somme d’argent, car i’en ay veu amener à vne fois pres de quarente mille : ils viennent deux ou trois fois en l’an, et en amenent plus ou moins, tellement que l’on ne peut pas estre certainement asseuré du reuenu de l’Empereur, nonobstant c’est vn pays fort riche, car il n’en sort nul argent, ains y en entre en bonne quantité tous les ans, car ils font tous leurs payemens auec marchandises, desquelles ils ont grand nombre, à sçauoir toute sorte de pelleterie, cire, suif, peaux de vache et de élend. D’autres peaux teintes en rouge, du lin, du chanure, de toute sorte de cordage, du cauiare, qui sont des œufs de poisson sallé, il s’en meine grande quantité en Italie, puis du saumon sallé, forces huilles de poisson, et autres marchandises. Car de grains, combien qu’il y en aye grande quantité, il ne s’en oseroit transporter hors du pays du costé de la Liuonie. Outre ce, ils ont beaucoup de cendres, semence de lin, filet, et autres marchandises, lesquels ils trocquent ou vendent, n’achetans rien des estrangers à deniers contans, non pas mesme l’Empereur ; si c’est quelque somme comme de 4. à 5000. roubles, il fera faire le payement en pelleteries, ou cires. L’Empereur a vn trezor de son espargne, auquel on ne touche point, ainsi s’y met tous les ans plus ou moins. Outre cecy, y a le Roschodnoy Casna, qui est le trezor où se prend l’argent pour despences extraordinaires, il est plein de toutes sortes de ioyaux en grand nom-