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Nous répondrons que ceci n’est point absurde en principe, parce que certains poisons agissent essentiellement sur un organe déterminé. Cependant il est probable que Margeret, peu versé dans les sciences, partageait les erreurs du moyen âge répandues encore au commencement du xviie siècle, et que probablement il a considéré la cécité de Siméon comme le résultat d’un philtre ou d’une vertu transmise au vin d’Espagne par quelque opération magique[1].

En résumé, la relation du capitaine Margeret retrace fidèlement l’histoire des événements qui se passèrent en Russie de 1590 à 1606 ; écrite d’une manière attachante, on y reconnaît l’œuvre d’un homme d’action, qui ne dit que ce qu’il a vu ou entendu sans viser à l’effet, et son récit a l’accent de la vérité.

Si les Russes accusent Margeret de mauvaise foi, cela tient sans doute à la peinture peu flatteuse qu’il fait des mœurs moscovites. Au reste, leur critique se borne à dire qu’il ne doit inspirer aucune confiance, parce que les noms russes sont mal orthographiés dans son livre ; qu’il écrit, par exemple, Astrican pour Astrakan, etc. ;

  1. Opinion de M. Chevreul, membre de l’Institut.