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Dans le palais royal. — Une visite au consul


Je ne puis supporter l’idée de coucher par terre si près d’un lit inoccupé et, pleine d’audace, je demande à Sett Kébir si Lotfia, sa petite-fille, et moi, nous ne pourrions pas coucher dans le lit du roi. Les femmes poussent un cri de stupeur et s’appliquent à me faire comprendre que ce serait un grand péché.

J’abandonne mon projet de confort, comprenant que presque toutes mes idées scandalisent ces pauvres êtres et qu’elles me considèrent définitivement comme une impie. Je pèche inconsciemment à chaque minute en gestes ou en paroles, chaque mouvement étant pour ainsi dire réglé par la religion ; ainsi la main droite doit servir uniquement à manger, et la gauche à se laver : le fait d’intervertir cet ordre est un « haram » (péché), mot que je m’entends dire à tout instant. J’ai le malheur de limer mes ongles en amande, c’est un haram, me dit Lotfia : « Il faut les couper en carré », c’est incroyable. J’espère qu’Allah pardonne les fautes involontaires, sinon je suis damnée d’avance.


La porte de la Mecque, à Djeddah

Le lendemain, de nombreuses amies profitent de notre séjour au palais pour