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Un départ qui ne va pas tout seul…


Soleiman est heureux, il a enfin trouvé un moyen de gagner un gros lot. Quelle belle affaire que la vente en bonne forme d’une nationalité !

— Agissons vite, lui dis-je, je veux partir sans retard. Puisque nous passerons par La Mecque, je tiens à voir la Ville Sainte à l’époque du pèlerinage et nous n’avons pas trop de temps pour remplir toutes les formalités du passeport et du mariage.

À sa demande, je lui accorde, toutefois, deux jours et je prends congé de mon futur mari en ne pensant qu’à la réalisation de cette merveilleuse aventure. Je me précipite chez d’Andurain pour le mettre au courant de mes tractations. Il a fait preuve d’une extraordinaire compréhension en ne condamnant pas mon projet aventureux. Je lui en suis infiniment reconnaissante, car bien que je n’aie jamais voulu lui causer la moindre peine, je ne me sentais plus capable de lui sacrifier ma décision. Cependant, la nuit même, il eut d’affreux pressentiments et, le lendemain matin, il me déconseillait vivement d’accomplir ce voyage.

Mme d’Andurain, dans le jardin de son hôtel de Palmyre (désert de Syrie) qu’elle va quitter pour l’aventure

Il était trop tard pour revenir sur mon projet devenu décision ferme. Je n’ai tenu aucun compte de ses avertissements, auxquels je ne croyais guère. Je n’avais plus qu’une irrésistible envie, partir… partir… donc je partirais.

Vingt-quatre heures après, Soleiman arrive pour mettre au point les derniers