Page:Marga Andurain - Le Mari passeport, 1947.djvu/97

Cette page a été validée par deux contributeurs.

MYSTIQUE


Nous avons les billets, le bateau est annoncé à Port-Saïd et, le lendemain à cinq heures, nous voilà sur le quai d’embarquement. J’ai repris définitivement, jusqu’à la fin lointaine de mon équipée, mon costume de musulmane.

De grands bateaux défilent avec lenteur, c’est qu’il y a une vitesse à ne pas dépasser, paraît-il, faute de quoi les bords, vibrants et ébranlés, s’ébouleraient

Une foule bigarrée nous entoure. Un Hindou d’allure et de costume étranges se joint à nous. Il est d’une minceur prodigieuse et long comme une ombre. On dirait à voir ses mains, que des araignées géantes sortent de ses manches. Il est vêtu d’une redingote bleu de roi à boutons d’or, fermée sur des