Page:Marga Andurain - Le Mari passeport, 1947.djvu/64

Cette page a été validée par deux contributeurs.

50
LE MARI PASSEPORT

les aumônes légales, c’est-à-dire instituées par la religion. Elles consistent à donner un quantième sur la fortune en argent, en chameaux, en moutons, en dattes, en céréales, etc. Sur les bénéfices réalisés par le commerce et les affaires, les préceptes divins ordonnent de donner un cinquième.

Le troisième point traite du jeûne.

(Là encore, la religion du prophète ne se place pas uniquement au point de vue alimentaire mais donne à cette abstention un caractère d’hygiène.)

— Tu t’interdiras toute pensée qui pourrait t’éloigner de Dieu. Pendant le Ramadan, tu ne dois ni boire, ni manger, ni faire acte de chair du point du jour au coucher du soleil. Tu reconnaîtras l’aube lorsque tu pourras distinguer un fil blanc d’un fil noir. Si tu as tes époques, tu es impure et tu devras manger, de même que si tu es malade. Mais tu jeûneras, à la fin des quarante jours, le nombre exact de jours que tu auras manqués.

Pour me convaincre, le cheik cite, avec toute la dignité voulue, cette phrase du Prophète :

« L’odeur de la bouche de celui qui jeûne est plus agréable à Dieu que l’odeur du musc. »

Pour le quatrième point, le Cheik me rappelle que tout bon musulman doit faire au moins une fois le pèlerinage à la Mecque avant de mourir, en répétant avec le Prophète :

« Mieux vaudrait mourir chrétien ou juif que de mourir musulman sans avoir été à la Mecque ».

On comprend toute la portée de cette phrase, quand on pense que la pire injure est de traiter quelqu’un de chrétien ou de juif.

On ne peut qu’admirer la force d’une foi qui déplace chaque année des milliers d’êtres, de tous les points du globe, pour les réunir tous dans un même