Page:Marga Andurain - Le Mari passeport, 1947.djvu/40

Cette page a été validée par deux contributeurs.

26
LE MARI PASSEPORT

pourrait écrire un livre sur cette maladie, contre laquelle il y a peu de remèdes.

Quoi qu’il en soit, j’appris au cours de ces mêmes entretiens qu’une personne obligeante, je n’ai jamais pu savoir qui, avait eu l’idée odieuse de porter ces accusations jusque devant ma mère, femme âgée, d’un patriotisme brûlant, étroitement confinée dans les idées d’une autre génération et aux yeux de qui, comme aux miens d’ailleurs, aucun crime ne pouvait sembler plus monstrueux. Je compris tout de suite quel choc affreux ces accusations devaient lui porter et j’obtins qu’une dépêche lui fût envoyée sur-le-champ, dont la teneur me fût soumise, attestant suffisamment le sentiment où étaient les autorités de leur méprise scandaleuse. Il disait textuellement : « Grossière erreur, affaire admirablement terminée ».

En outre, le colonel Arnauld, successeur du colonel Catroux à la tête du service des Renseignements, adressa à mon mari la lettre suivante :

SECRÉTARIAT GÉNÉRAL



Service des Renseignements



Beyrouth, le 19 décembre 1927.
Monsieur,

Je tiens à nouveau à vous assurer que vous n’êtes l’objet d’aucune surveillance spéciale et que toutes les instructions ont été données pour que vous puissiez, ainsi que Mme  d’Andurain, vivre en paix et en confiance à Palmyre. Je ne doute pas qu’ainsi avec la bonne volonté de tous, tout incident s’aplanisse.

Toutefois, je vous demanderai de recommander