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ESPIONNAGE

gué par ce voyage épuisant, mais j’étais loin de me douter du danger qui le menaçait. Il avait été vacciné l’année précédente et j’avoue que la crainte d’une variole hypertoxique était le dernier de mes soucis.

Cependant, c’est au Caire ou à Alexandrie, sans presque sortir de l’hôtel, qu’il a dû contracter la maladie.

En janvier 1928, il nous écrivait encore :

Votre visite au Prince, au Caire, lui avait fait un grand plaisir ; grâce à la gaîté courageuse et bien française de Madame d’Andurain, il a passé avec vous d’heureux moments, comme toutes les fois qu’il rencontrait des Français dont il sentait le dévouement. Mais le Prince vous a dû bien plus qu’un moment de calme et de repos moral, vous lui avez rendu le plus grand service en l’éclairant comme vous l’avez fait sur la vraie personnalité, les vraies tendances de ce Lotfallah, qui cherchait à pénétrer dans son intimité. Pour ma part, je vous en suis toujours resté reconnaissant.

Je n’oublie pas non plus l’hommage que la colonie française du Caire lui a rendu après sa mort, grâce à votre initiative.

Veuillez, cher Monsieur, offrir mes plus respectueux hommages à Madame d’Andurain et croire à mes sentiments très dévoués.

L. Récamier.

L’ineptie des griefs dont on me chargeait aurait dû sauter aux yeux, semble-t-il, d’un service ayant quelque prétention à l’esprit critique. Il n’en fut rien. Le spectre de l’espionnage anglais provoque en Syrie la même obsession que celui de l’espionnage allemand en France pendant la guerre. On