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INTERROGATOIRES


C’est ensuite le tour de mes papiers, quelques lettres qui pourraient sembler compromettantes, une très bonne carte d’Arabie, une lettre commencée pour mon fils, quelques livres ; chaque feuillet est examiné, comme s’il était un document sensationnel, établissant sans doute possible ma culpabilité.

Saïd bey me fait signe de m’asseoir devant lui, tandis qu’il me dévisage, l’œil fixe, les dents serrées, à califourchon sur une chaise en face de moi. Il imprime alors graduellement un mouvement endiablé de va-et-vient à ses jambes. Il a l’air d’un épileptique. Je le regarde ahurie, tandis que, suant et vociférant, il répète :

— « Haki saï ! » Parle vrai… Parle vrai.