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ESPÉRANCES

dah, il y a peut-être quatre personnes qui parlent français. Et ce sont de hauts fonctionnaires, qu’on ne peut déranger, aussi revient-il bredouille, ce sous-directeur de la police. Je devais le retrouver bientôt et dans quelles tragiques circonstances !

Le lendemain, je crois voir venir la fin de mon attente, et j’imagine, peut-être naïvement, que les choses vont marcher toutes seules. J’ai assez patienté, assez supporté de vexations et de désagréments. Je crois que c’est la fin du tunnel.

Non pas, au surplus, que je puisse sincèrement croire que tout sera rose pour gagner Oneiza, traverser ce terrible désert du Hofouf et gagner le golfe Persique.

Mais l’attente oisive et la perspective des difficultés est pire que les difficultés elle-mêmes.

Soleiman vient m’apprendre qu’enfin le roi nous donne l’autorisation d’aller à Oneiza. Nous pourrons passer par Médine. Mais, pour visiter la Mecque, il faut qu’un conseil d’ulémas[1] décide s’il le juge convenable. Ce serait parfait si Soleiman ne m’avait pas tellement menti que j’ai maintenant de la peine à le croire.

J’ai toutefois promis de ne plus sortir. Mais pourquoi ne pas prier mes amis du consulat de venir prendre le thé chez Ali Allmari ?

Et je téléphone pour formuler cette invitation.

Là-dessus, M. M… vient me voir. Il se montre inquiet de mon initiative. L’idée de pénétrer dans un intérieur hedjazien lui apporte quelque souci et il repart aussitôt, sans même franchir le seuil de la grande porte du hall.

Le lendemain, M… fils me rapporte mon bracelet-

  1. Uléma (grand chef religieux).