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LE MARI PASSEPORT

sur les hanches, la robe de couleur qui se recouvre de la classique jupe noire…

La tête est à nouveau voilée et la petite pèlerine abrite leurs mains. Les petites filles sont, en réduction, habillées comme les femmes. Même robe princesse, un petit mouchoir de soie est fixé sur le cœur par une épingle, et elles sont couvertes de bijoux-jouets, légers et dorés. Leurs chapeaux sont des toques de pages, avec la plume classique. Mais elle sert à chasser le mauvais œil…

Tous ces costumes arabes, robes ou pantalons, comportent des métrages énormes de tissu. C’est qu’étant donné la chaleur, il faut éviter de porter des vêtements ajustés, qui seraient plaqués par la transpiration. Pour la même raison, on enlève bas et chaussures à la maison, et on vit pieds nus dans tous les harems.

Les enfants des deux sexes restent avec les femmes jusqu’à dix ou douze ans ; ensuite, les garçons les quittent et n’ont plus de contact avec elles. Et, pour éviter les rencontres entre sexes différents, à l’intérieur des harems, on frappe dans ses mains dès qu’on circule dans les escaliers, de telle sorte que les esclaves masculins se retirent en hâte. Un code complet régit ces claquements de mains.

Je passe la journée du lendemain à regarder, par la fenêtre, la mer et les légations.

Leur groupement, qui a sa raison d’être, car, il y a dix-huit ans, tout le personnel, même indigène, du consulat de France, a été massacré, me produit une grande impression.

C’est un petit coin de civilisation où les pays les plus divers fraternisent au milieu de l’ambiance étrange. Tous ceux qui ont des ressortissants musul-