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LE MARI PASSEPORT

tiques, accroupis, attendent le visiteur ; ils sont vêtus avec fantaisie, les uns de robes courtes, les autres de robes traînantes aux manches si longues et évasées que, pour travailler, certains ont relevé leurs bouts pointus, noués sur la nuque. Leur tête à tous est rasée. Ils portent soit un kéfié, soit un petit bonnet de toile blanche, en cône, « kofia » qui tient par miracle sur l’occiput.

Le sous-gouverneur attend sur une marche de l’escalier, vêtu de blanc, avec un kéfié de voile uni.

Dans chaque région de l’Islam, les kéfiés ont un caractère particulier : à Bagdad, par exemple, le tissu, au fond blanc, porte des carreaux rouges ou noirs en relief. Ici, il est plus fin et simple.

L’homme a de grosses boucles noires autour du visage, très mat et brun. Son air dès l’abord est doux, mais extrêmement sournois. Sans un mot, d’un simple geste, il m’invite à monter. Les marches sont hautes et la pente raide. Je me trouve enfin au troisième étage, dans une petite pièce close par un moucharabieh. Je m’affale à côté d’une très forte femme. Je suis enfermée dans son harem.

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