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COURBES MÉTÉOROLOGIQUES.

Courbes météorologiques.

Les météorologistes qui notent sans cesse dans leurs observations l’état de la température, de la pression barométrique, de la pluie, du vent, etc., tracent des courbes qui leur permettent de suivre facilement et de comparer entre elles toutes les perturbations de l’atmosphère. Mais, comme presque toutes ces courbes sont tracées par des appareils, leur indication trouvera sa place dans une autre partie de ce travail.

Nous ne citerons ici qu’un exemple de courbes météorologiques ; il est très-propre à faire voir que sans leur emploi on n’eût jamais saisi les relations que présentent entre eux certains phénomènes cosmiques, tandis que ces relations jaillissent pour ainsi dire de la comparaison des courbes.

Il y a environ cinquante ans que Schwabe de Dessau, étudiant les taches du soleil, constata que ces taches présentaient périodiquement un maximum d’intensité. Le cycle qui ramène ces maxima des taches solaires dure onze années environ. D’autre part, sir E. Sabine constata que les perturbations du magnétisme terrestre ont aussi des maxima périodiques ; enfin les aurores boréales qui se produisent aussi à certains intervalles avaient été considérées comme coïncidant avec les perturbations du magnétisme terrestre.

Elias Loomis[1] eut l’idée de comparer les changements diurnes de la déclinaison magnétique avec la fréquence des aurores boréales, dont il avait reconnu la périodicité, et en même temps avec l’intensité des taches du soleil[2]. Il a observé lui-même la déclinaison et les aurores boréales en se servant également des catalogues et des tables publiés par différents observateurs. Les documents relatifs aux taches solaires sont empruntés au docteur R. Wolff de Zurich.

L’auteur constate un parallélisme complet entre les courbes de ces trois phénomènes représentées figure 16.

  1. Voir un article de M. Angot, in « Journal de Physique », théor. et applic., 1874 p. 101.
  2. Pour estimer l’intensité relative des taches solaires par des courbes, on prend pour ordonnées des longueurs proportionnelles à la surface des taches que présente le soleil aux différentes époques d’observation.