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REPRÉSENTATION GRAPHIQUE DES PHÉNOMÈNES.

que paraît s’être beaucoup répandu, le docteur Bowditch, professeur de physiologie à Boston, a fait le relevé de la taille d’un grand nombre d’enfants des écoles mesurés à intervalles successifs. D’après ces relevés, il a dressé la courbe d’accroissement moyen suivant les sexes et a noté une différence notable dans les phases de croissance des garçons et des filles. Puis, comparant entre eux les enfants issus de parents appartenant à des nations différentes, il a vu que, suivant leur origine, les enfants n’avaient pas la croissance également rapide. L’auteur a également recherché l’influence que le travail des fabriques exerce sur le développement de la taille des enfants[1].

Tous ces tableaux présentent un grand intérêt, et il serait à désirer que les recherches du professeur Bowditch fussent imitées en différents pays.

    fournira les rapports des différentes vitesses, et permettra de construire la courbe des vitesses.

    Dans cette courbe nouvelle, à chaque division du temps, on élève une ordonnée égale à la tangente trigonométrique de l’angle que fait avec l’horizontale la tangente à la courbe des espaces, prise à la même division du temps.

  1. Conclusions du travail de M. Bowditch * :

    1o« L’accroissement est le plus rapide pendant les premières années de la vie.

    2oPendant les douze premières années les garçons sont de un à deux pouces plus grands que les filles d’âge égal.

    3oVers douze ans et demi, les filles commencent à grandir plus vite que les garçons, et pendant la quatorzième année sont à peu près d’un pouce plus grandes que les garçons du même âge.

    4oÀ quatorze ans et demi, les garçons deviennent de nouveau les plus grands, les filles ayant à cette époque à très-peu près complété leur croissance, pendant que les garçons continuent à croître rapidement jusqu’à dix-neuf ans.

    Les tableaux et courbes de croissance, donnés par Quetelet, montrent qu’en Belgique les filles ne sont, à aucune période de leur vie, plus grandes que les garçons du même âge, quoique à douze ans leur poids soit précisément le même que celui des garçons.

    Les mesures fournies par les basses classes, à Manchester et à Stockport, montrent que, pendant la treizième et la quatorzième année, les filles dépassent les garçons à la fois en grandeur et en poids.

    Il serait intéressant de déterminer, par des observations plus étendues, dans quelles races et dans quelles conditions climatériques la croissance des filles aux environs de la période de puberté est le plus rapide. Il est possible que dans cette voie on arrive à découvrir des faits relatifs à l’infériorité physique supposée de la femme américaine. »

    * Bowditch, The Growth of Children (Boston, 1877) from the Eighth annual report of the state Board of Health of Massachusetts.