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REPRÉSENTATION GRAPHIQUE DES PHÉNOMÈNES.

à une chronologie unique est un des principaux avantages qui ne saurait être reproduit dans notre petit format.

Les notions simples de grandeurs qui viennent d’être considérées isolément sont susceptibles de se combiner entre elles ; or, de ces combinaisons naissent des notions plus compliquées comme celles de surface, de mouvement, de variation. Ces notions complexes trouvent dans la méthode graphique leur expression la plus parfaite.

Expression graphique des relations d’espace.

Nous concevons l’espace suivant trois dimensions : longueur, largeur et épaisseur ; mais, pour exprimer cette triple notion, la méthode graphique ne dispose que des deux dimensions, longueur et largeur, que présente une feuille de papier ; ces ressources suffisent, dans un grand nombre de cas, pour représenter les trois dimensions de l’espace, grâce aux procédés de la géométrie descriptive ou de la perspective.

On a vu comment la notion simple de longueur se traduit par une ligne ; ce sera l’expression graphique de l’espace considéré suivant une dimension, c’est-à-dire de la distance qui sépare deux points. L’emploi du compas, du vernier ou du micromètre donne une précision merveilleuse à la mesure ou à la comparaison des distances qui sont représentées, tantôt en grandeurs réelles, tantôt amplifiées ou réduites à une échelle convenable. Cette possibilité de représenter les distances trop grandes ou trop petites à une échelle réduite ou amplifiée pour les besoins d’une compréhension facile, fait que, dans l’estimation ou la comparaison de ces grandeurs, nous jugeons mieux d’après les lignes tracées que nous ne le ferions à l’inspection des distances elles-mêmes.

L’espace considéré suivant deux dimensions nous donne la notion du plan. Des lignes tracées sur un plan expriment les différentes orientations ou directions ; enfin, l’espace limité par des lignes fournit la mesure des surfaces. C’est surtout dans les mesures de surfaces irrégulières que les constructions graphiques offrent toute leur importance, car rien ne saurait alors les remplacer. L’arpenteur n’a une idée exacte du terrain qu’il a mesuré que lorsqu’il en a tracé le plan sur son papier. Le géographe qui