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XIII
INTRODUCTION.

forces mécaniques sont en jeu. En effet, rien ne peut remplacer l’expression graphique du travail : le calcul peut en fixer la valeur totale ou la valeur moyenne ; le graphique seul représente le travail avec la forme sous laquelle il a été produit.

L’analogie dont il a été question ci-dessus et qui rapproche les unes des autres toutes les manifestations des forces physiques, trace le plan d’après lequel on doit procéder à l’inscription de la chaleur et de l’électricité.

La chaleur acquise ou perdue se traduit par les mouvements de la colonne du thermomètre, et cette identification de l’effet à la cause est même si complète que, dans le langage ordinaire, on dit que la température s’élève ou s’abaisse, suivant que la colonne thermométrique marche dans un sens ou dans l’autre. L’interprétation d’une courbe de température sera donc très-facile ; elle ressemblera de tous points à la variation d’une force mécanique, par exemple à celle d’un dynamomètre inscripteur. Mais, pour la chaleur comme pour les forces mécaniques, les phases de la variation ne constituent encore qu’une notion incomplète ; il faut essayer d’acquérir une connaissance plus parfaite des phénomènes thermiques : celle de la quantité de chaleur gagnée ou perdue par un corps. Cette notion est l’analogue de celle du travail mécanique.

La physique évalue en calories les quantités de chaleur ; on devra donc inscrire le nombre de calories gagnées ou perdues pour avoir l’expression parfaite d’un phénomène thermique. Cette inscription est possible grâce aux progrès réalisés dans la régulation des températures. J’exposerai le principe de ce genre d’inscription qui semble destiné à un grand avenir.

Les phénomènes électriques devront s’inscrire d’une manière semblable : les variations d’une tension électrique correspon-