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XI
INTRODUCTION.

courant électrique, etc., exécutent des mouvements plus ou moins étendus suivant l’intensité de la variation qu’ils expriment. La rapidité plus ou moins grande de ces déplacements répond à celle de la variation elle-même.

Il est donc très-important de savoir apprécier un mouvement avec précision, puisque cela conduit à la connaissance de beaucoup d’autres phénomènes. Or, la méthode graphique est seule capable d’apporter de la précision dans une pareille mesure.

Tout mouvement est le produit de deux facteurs : le temps et l’espace ; connaître le mouvement d’un corps, c’est connaître la série des positions qu’il a occupées dans l’espace à une série d’instants successifs. Il en est de même pour les variations de la chaleur et de l’électricité ; pour les déterminer d’une manière précise, il faut savoir quelle a été la série des positions prises par le thermomètre ou l’électromètre aux divers instants de cette variation.

Les appareils inscripteurs tracent d’une manière continue cette relation de l’espace au temps qui est l’essence du mouvement. Si rapide ou si lent qu’il soit, le déplacement d’un corps peut être inscrit, qu’il s’agisse de l’énorme vitesse des projectiles de guerre ou de l’extrême lenteur de l’accroissement d’un végétal. D’autres fois, ces appareils corrigent l’excessive petitesse ou la trop grande étendue du mouvement et les ramènent aux proportions les plus convenables pour que le tracé en soit facile à saisir.

Avant toute application particulière, il conviendra d’exposer la manière générale d’inscrire les changements d’espace, de les amplifier ou de les réduire suivant le besoin. Puis, nous exposerons sous le nom de Chronographie, la manière de mesurer les temps, soit qu’il faille estimer et comparer de