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IX
INTRODUCTION.

fidélité irrécusable, que l’esprit saisit aisément, dont la comparaison est facile et le souvenir durable.

Dans cette partie, plus encore que dans la première, un plan méthodique était indispensable, mais bien difficile à dresser. L’extrême variété des phénomènes que les appareils inscripteurs traduisent en rend le classement difficile. Fallait-il décrire successivement les appareils qui inscrivent des mouvements, des changements de température, des courants électriques, des variations de poids, des efforts de traction, des pressions, des débits, des changements de volume, des vitesses, des trajectoires, des rapports de succession, des durées, des rhythmes, etc. ? C’était morceler mon sujet et le réduire à une énumération fastidieuse.

Fallait-il, remontant des effets à leurs causes, rassembler plusieurs phénomènes en un même groupe d’après la cause qui les produit ? N’était-ce pas donner à ce travail une forme philosophique trop prétentieuse ? Ce second écueil me parut le moins à craindre, car l’idée d’une force unique revêtant des formes diverses et présidant à tous les phénomènes de la nature s’est rapidement répandue et règne à peu près sans conteste. En conséquence, voici le plan que j’ai adopté : j’exposerai en premier lieu les moyens d’inscrire les mouvements proprement dits ; cette relation du temps à l’espace devant servir de type pour exprimer graphiquement toutes les autres relations. Je consacrerai donc la seconde partie de ce volume à l’inscription des mouvements, et n’aborderai que plus tard les applications de la méthode graphique aux autres manifestations de la force.