les talus de la pampa d’Anta, de l’autre par une chaîne de serros dont on ne voyait que la base : enfin, à ma gauche, les gorges de Silcay, qui continuent la vallée d’Urubamba, s’avançaient vers le nord, où elles disparaissaient dans un lointain bleuâtre. La rivière Vilcanota serpentait à travers la vallée, soumise aux mêmes vicissitudes, et, comme elle, changeait de nom en changeant de climat ; mais au moment de quitter son nom de Vilcanota pour celui de Quillabamba, elle déviait brusquement de son cours, pour décrire devant Ollantay une courbe considérable, qui semblait enfermer dans une presqu’île, les débris du Tampu et le Pueblo moderne, groupés au pied de la colline sur laquelle j’étais placé.
Le coup d’œil, comme on voit, était assez varié ; mais n’ayant pas l’intention de faire un panorama, je dus choisir parmi les éléments divers dont se composait le paysage, ceux qui me paraissaient offrir le plus d’intérêt et, naturellement, mon choix tomba sur le plan de montagnes hérissées de constructions bizarres, que j’avais devant moi. Ces constructions dont je n’avais vu d’abord que le côté pittoresque, se révélèrent à moi sous leur aspect monumental, quand je les examinai avec plus d’attention. L’une était assise sur un rocher conique que sa base dépassait de plusieurs pieds ; une autre couronnait d’un rang de créneaux une falaise à pic,