aise, et non-seulement le chuñi, mais les autres individus de sa famille ne tardèrent pas à disparaître jusqu’au dernier.
Le troisième jour de notre halte au bord du lac de Vilafro, je m’aperçus que je n’avais plus rien à faire. Comme, de son côté, don Estevan, ayant terminé la lecture de ses journaux, ne savait trop à quoi employer son temps, que notre solitude offrait peu de charmes, et qu’à supposer que nous eussions voulu l’habiter quelques jours encore, il était douteux que les habitants de Cailloma s’imposassent une seconde fois pour nous être agréables, nous convînmes de partir dans l’après-midi pour Condoroma, où les muletiers assuraient qu’en faisant diligence nous pourrions être rendus à la nuit tombante. Pendant que ceux-ci inspectaient les harnais, les bâts et les sangles, rattrapant çà et là quelque maille perdue, don Estevan pria son aide de camp de passer son meilleur uniforme pour aller, en compagnie de six Indiens destinés à lui servir d’escorte, offrir ses remercîments et ses adieux aux Caillomenos, dans la personne de leur chef, le gouverneur de la cité. Apolinario s’ajusta de son mieux, monta sur sa mule, et s’éloigna bientôt au petit trot de la bête, que les six Indiens, armés de bâtons et par deux de front, suivirent au pas gymnastique.
Une partie de la matinée fut employée à réunir et à emballer nos effets. La marmite bien écurée et