cérémonie : À sa droite le recteur du collége des sciences, fondé par San-Roman, lequel était accompagné d’un professeur de théologie mystique et d’un docteur en droit canon. Ces trois personnages, dans le but d’être agréables aux époux Matara, avaient revêtu leur costume de cérémonie : toge descendant au mollet et bridant sur le corps, avec manches à la Buridan, le tout en drap noisette, doublé de serge écarlate. Leur tête était couverte d’un mortier hexagone en velours noir, dont la houppe ébarbillonnée leur faisait une crête de coq de roche.
Un orchestre, formé d’une trentaine d’exécutants, fermait dignement la marche. Les instruments se composaient de trompettes en fer-blanc, de pututus ou cornes d’Ammon, de flûtes à cinq trous, de tambours, de guitares, de charangos et de syrinx. Comme aucun thème musical n’avait été donné d’avance à ces artistes, qu’on s’était contenté d’abreuver largement, chacun d’eux jouait selon sa fantaisie, et de ce pêle-mêle d’inspirations et d’instruments, jaillissait une mélodie originale, mais assourdissante.
Au moment où la procession tournait l’angle du Cabildo pour se rendre au rivage, M. Saunders me proposa d’aller la rejoindre, afin d’assister pour mon compte à la bénédiction de la goëlette, tandis que lui surveillerait les détails de la mise à l’eau. J’acceptai, et lorsqu’il eut fermé la porte du logis, nous essayâmes de nous joindre au cortége, en re-