teur, qui prit ce mouvement de répulsion pour un acte de déférence envers sa personne, fit à son tour un pas en arrière, en m’engageant courtoisement à passer le premier.
Je me trouvai dans une vaste salle figurant un carré long, voûtée en dos d’âne et pavée en cailloutis. Quatre fenêtres percées à l’ouest y ménageaient une vive lumière, et comme deux d’entre elles n’avalent ni vitres ni volets, mais un simple treillis en fil de fer destiné à contenir l’humeur volage des commensaux de cette pièce, l’air du dehors, entrant avec facilité, y entretenait une température de cinq à six degrés au-dessous de zéro.
Les individus qui s’y trouvaient réunis appartenaient à deux familles zoologiques très-distinctes : les ruminants et les rongeurs. La première de ces familles était représentée par des alpacas, des lamas, des vigognes et des huanacos, au nombre de quinze ; la seconde, par une troupe de mus laniger ou chinchillas. Les dispositions prises en vue du bien-être de ces animaux révélaient chez leur propriétaire une connaissance approfondie des goûts et des habitudes de chacun d’eux à l’état de nature. Une litière de totora (juncus peruvianus), destinée à remplacer le gazon des punas, permettait aux ruminants de s’accroupir sur le sol dans la pose qui leur est chère, et d’atteindre sans effort aux bottes d’ichu (jarava) placées dans des cerceaux au-dessus