gues, que je n’eusse pas manqué d’enchaîner si j’avais pu prévoir que mon confrère en botanique m’honorerait de sa visite. Un verre d’eau-de-vie que je lui présentai à titre de cordial, et qu’il but avec empressement, ne tarda pas à rasséréner son esprit ; puis, parfaitement remis de la secousse qu’il avait éprouvée, il éparpilla devant moi les plantes qu’il avait apportées et sur les qualités desquelles il voulait, dit-il, me donner des indications précieuses qu’on ne trouvait pas dans les livres. Je me mis aussitôt en mesure de sténographier la dissertation orale de mon collègue, me promettant bien, à part moi, de la publier plus tard sous forme d’opuscule, et de la donner au public comme un résultat de mes recherches personnelles.
La première plante que José Tamal retira du faisceau en la saisissant délicatement entre le pouce et l’index, et en me priant de l’examiner avec attention, était l’hydrocotyle multiflore qui croît dans la vallée, aux marges des ruisseaux. Si je n’avertis pas le démonstrateur que cette plante m’était connue, ce fut pour ne point interrompre, au début, l’ordre méthodique qu’il avait dû adopter à l’avance pour sa leçon.
« Cette herbe précieuse, me dit-il en enflant sa voix et en scandant majestueusement ses paroles, porte dans le pays le nom de matecllu, et ne se trouve qu’au bord des eaux courantes. Nos Indiens