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chercher là, était, nous dirent les muletiers, le manantial ou source de la rivière Paucartampu[1]. Au moment où nous l’entrevîmes, sept ou huit vigognes, conduites par un mâle, folâtraient sur ses bords. À notre approche, elles se débandèrent, bondirent d’escarpement en escarpement avec une agilité merveilleuse ; puis, lorsqu’elles se crurent en sûreté, elles s’avancèrent sur une saillie du rocher, et du haut de cette plate-forme, allongeant leur cou dans le vide, elles regardèrent défiler notre caravane.

Tant que nous restâmes en vue, les charmantes bêtes, debout sur le piédestal qu’elles s’étaient choisi, gardèrent une immobilité d’attitude que j’aurais attribuée à la frayeur que nous leur inspirions, si les arrieros ne m’eussent affirmé qu’elle

  1. Quelques géographes ont pris cette rivière de Paucartampu pour celle qui traverse la vallée de Paucartampu. C’est une grave erreur. La première naît à l’endroit où nous l’avons trouvée, se dirige au nord par une ligne presque droite, et vient, après un cours d’à peu près quatre-vingt-dix lieues, se jeter, sous le nom de rivière Camisia, dans l’Ucayali, dont elle est un des principaux affluents de droite. La seconde, formée dans l’intérieur de la vallée de Paucartampu par les rivières d’Ocongate, Coñispata, Tampu, Pilcopata, Avisca, Callanga, Chaupimayo et Topo, sorties des vallée » de ce nom, est reçue, après un cours d’environ quinze lieues, par la rivière Ollachea. Cette dernière prend alors le nom de Mayo, au mieux d’Amaru-Mayo (rivière du Serpent), et forme, après sa jonction avec l’Inambari, le tronc principal de la rivière des Purus-Purus, un des principaux affluents de droite de l’Amazone.