Page:Marco Polo et al. - Deux voyages en Asie au XIIIe siècle, 1888.djvu/274

Cette page a été validée par deux contributeurs.
VIII
De la mer de Cim.


La mer où sont ces îles (de Zipangu et autres) s’appelle la mer de Cim[1], ce qui veut dire la mer qui avoisine le Mangi : car dans leur langage les habitants de ces îles appellent le Mangi du nom de Cim. Or, dans cette mer, selon le témoignage des pêcheurs et marins, il y a sept mille quatre cents îles, qui sont presque toutes habitées et qui produisent en grande quantité toutes sortes d’épices et choses précieuses, tant comme produits des arbres et des plantes que comme métaux et pierreries. À vrai dire, la distance de ces îles est grande, et les marins de la province de Mangi sont les seuls qui s’y rendent. Ils y vont pendant l’hiver et en reviennent pendant l’été, parce qu’il n’y a que deux sortes de vents qui y règnent et qui sont directement opposés : le vent d’hiver, servant pour y aller, et le vent d’été, pour en revenir[2].

IX
De la province de Ciamba.


En partant du port de Zeiton et naviguant vers le sud-ouest, on vient à la province de Ciamba[3], qui est éloignée de ce port de mille et cinquante milles. Elle est fort grande et a des moutons en abondance. Les habitants sont idolâtres et ont un langage particulier.

  1. Cim ou Tchin, dont les Occidentaux ont fait le nom de Chine. Ce nom fut donné par les Japonais au grand empire continental à l’époque où le fameux Chi-Hoang-Ti., de la dynastie de Thsin (221-208 avant notre ère), étendit ses conquêtes sur une grande partie de l’Asie. (P.)
  2. Ces îles innombrables, dont Marco Polo ne parle d’ailleurs que par ouï-dire, sont évidement celles dont les géographes modernes forment le vaste archipel de la Malaisie.
  3. Province de la Cochinchine actuelle.