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en hyver. Apres avoir cheminé les quarante journées dessusdictes par ces campaignes, on parvient aux rivaiges de la grand mer Occeane, sur la coste de laquelle es montaignes d’icelle les faulcons, que nous appellons passagiers font leurs aires, lesquelz sont apportez de ce lieu en la court du grand Cham. On ne trouve esdictes montaignes autres oyseaulx que faulcons, sinon certain petitz oyseletz qui ne servent que de nourriture aux faulcons. Bien se trouve es Isles de cest Occean, grande quantité de Gerfaulx.gerfaulx, qu’on transporte semblablement en la court du grand Cham. Au moyen dequoy ne fault estimer que de ceulx qu’on apporte des terres des Chrestiens en Tartarie, il en vienne aucun jusques au grand Cham, car on n’en tiendroit compte, d’autant qu’ilz en ont grande abondance, mais ilz demeurent en la Tartarie qui est voysine & limitrophe d’Armenie, & Cumanie. En ceste coste y a des Isles si eslongnées & tirans vers Septentrion, que le pol artique y semble decliner vers Midy.


De la province d’Ergimul, & ville de Singui.
Chapitre       LXI.



Or à present nous fault retourner à la cité de Campition, de laquelle avons cy dessus parlé, afin de reprendre de là un autre chemin, pour aller es autres provinces que n’avons encores declarées. Donc si de la cité de Campition.Campi-