Page:Marco Polo - Le Devisement du monde, 1556.djvu/247

Cette page n’a pas encore été corrigée

retire l’ambre precieux. Oultre y à dedans l’isle grant nombre de lyons, leopardz, cerfz, dains, chevreux, & plusieurs autres sortes de bestes & oyseaux propres pour la chasse & le vol : mesmes on y trouve plusieurs especes d’oyseaux qui sont incongneuez es pays de par de ça. De toutes partz les marchandz affluent & s’assemblent en ceste isle, par ce que le navigage y est facile, & le flot de la mer y ayde grandement, en sorte que de la province de Maabar en moins de vingt jours on vient en l’isle de Madaigascar, moyennant l’ayde du flot de la mer qui les conduict : mais il est difficile d’en retourner obstant l’empeschement des vagues contraires qu’a peine on peult surmonter en trois moys, car ceste mer tire & flue de grande impetuosité vers le Midy.


D’un grand oyseau, appellé Ruc.
Chap.   XL.



Il y à encores quelques autres isles oultre Madaigascar sur la coste de Midy, mais il est difficile d’y aller pour le cours de la mer qui en cest endroict est fort roide & impetueux. En icelles par certaines saisons de l’an se descouvre une merveilleuse espece d’oyseau qu’ilz appellent Ruc, qui retire au pourtraict & semblance de l’aigle, mais il est trop plus grand sans comparaison. Ceulx qui ont veu cest oyseau dient qu’ilz ont en leurs ailes plusieurs plumes, qui contiennent