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homme qu’il connaissait à peine réclame son secours de la prison de Sainte-Pélagie, dans laquelle ses dettes l’avaient conduit. Non-seulement Desplas emploie tout l’argent qu’il portait sur lui pour acquitter sa dette, mais il laisse encore sa montre afin de payer de menus frais, et sort avec lui. Heureux pour Desplas si sa générosité se fut contentée de ce premier bienfait ! L’individu qu’il venait de rendre à la liberté succombait sous le poids d’une vaste entreprise, avec laquelle il luttait contre les messageries royales ; non-seulement il puisa dans la fortune de Desplas des capitaux considérables, mais il en vint même jusqu’à lui enlever presque toutes ses recettes journalières. La mort seule de cet emprunteur sans retenue délivra Desplas de sa rapacité, parce qu’il lui fut impossible de se déterminer à causer sur-le-champ sa ruine en lui refusant ses capitaux. Cette épreuve aurait certainement dû arrêter pour l’avenir l’excessive générosité de Desplas, mais un cœur généreux ne se lasse jamais de bien faire. Une femme malheureuse, séparée de son mari que ses dettes obligeaient de fuir, est reçue dans la maison de Desplas ; elle y est nourrie. Le propre revenu de cette femme acquitte les dettes de son mari. Il revient à Paris. Desplas prodigue ses secours aux époux réunis ; en même temps il fournit