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inextinguible d’emplois, d’honneurs, usant sans scrupule de bassesse, de souplesse, d’astuce, afin de parvenir à son but et de s’y maintenir ! Une vertu sans tache est dans la ville un phénix, dans le cimetière elle devient le lit du repos de tous ceux qui sont enclos dans la tombe. Ce sont des complimens ; assez d’hommes se voient masqués sur la scène du monde ; ils y abusent quelquefois ; les masques ici ne trompent personne : ils accusent seulement leurs auteurs de ne pas savoir respecter la vérité ; ils ennuient beaucoup : ils ont le tort insigne de ravir à la vertu un éloge qui lui appartient à elle seule. Le curieux bientôt lassé, ne regarde plus aucune inscription funèbre, sans se douter qu’au milieu d’expressions triviales, des productions de la sottise, du faux bel-esprit, il existe des chefs-d’œuvre d’un goût délicat, des modèles d’une diction pure, des élans du cœur admirables, et peut-être plus nombreux que dans aucun autre lieu funèbre.

Les premiers espaces s’étendant à l’entrée, des deux côtés de la route, sont des divisions consacrées à des sépultures temporaires ; cependant si elles sont précieuses pour les familles, on n’y voit briller aucun nom notable. Le tombeau d’un enfant, situé à droite en montant (division 1), fixé les regards par cette inscription délicate :