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pour la justice, pour l’avantage de son pays ; il déploya un courage pareil à celui qui, pendant vingt années de combats, lui fit prodiguer son sang pour la patrie. Pendant une vie tout entière consacrée à ses devoirs, il avait préféré leur accomplissement à sa propre fortune, aux faveurs du pouvoir, à sa propre vie. Il n’avait rapporté des triomphes de la guerre, que des couronnes de lauriers ; des triomphes de la tribune, que des couronnes civiques ; mais l’admiration unanime de la France pour son courage, pour son génie, pour sa vertu. Le général Foy meurt ; à l’instant Paris se couvre de deuil ; les affaires cessent ; chacun s’occupe uniquement de cette perte immense ; tous s’empressent de rendre à son illustre mémoire des honneurs proportionnés à un mérite qui, durant ses travaux législatifs, ne connut rien d’égal. Au moment indiqué pour ses funérailles, une multitude immense remplit spontanément les rues voisines de sa demeure. Son zèle n’est point ralenti par l’intempérie d’une saison avancée, par des pluies tombant à chaque moment par torrent, par un sol devenu froid et humide. Soixante mille hommes de tout rang, de tout âge, de tout sexe, de toute condition, depuis les personnages les plus éminens jusqu’aux derniers du peuple, forment l’immense cortège de son cercueil ; la jeunesse française le supporte