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couvrant de fleurs : la multitude tenta de les imiter, en faisant cultiver auprès d’eux des jardins, en y apportant des couronnes de loin en loin : vouer ses proches à l’oubli dans la tombe fut une honte. Les étrangers, témoins de cette révolution dans les mœurs de Paris, voulurent la vérifier en visitant le cimetière du P. La Chaise. Ils furent surpris d’admirer dans un cimetière tout ce qui, dans la nature, satisfait les sens tout ce qui, dans les arts, satisfait le bon goût ; toutes les leçons de là plus haute philosophie comme de la plus saine morale. Chacun d’eux le vanta comme un phénomène ; il acquit en peu d’années une célébrité européenne ; elle aurait été plus étendue encore s’ils avaient connu quel tableau de mœurs il présente, quelles vives leçons pour le cœur humain il possède.

COUP D’ŒIL GÉNÉRAL SUR LES MONUMENS DES BEAUX-ARTS.

Les sites magnifiques de cette enceinte convièrent les hommes opulens à réclamer des arts d’embellir les derniers asiles de leurs parens. Le génie ne fut plus contraint de resserrer sa pensée dans l’espace étroit de chapelles élevées dont il lui était seulement permis d’orner une des faces par un mausolée. Il pouvait leur donner la perfection d’un monument dont on ad-