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situation peu fortunée lui interdisait toute dépense ruineuse ; mais sa vertu, compagne ordinaire de la médiocrité, ses sentimens affectueux, lui prescrivaient impérieusement de ne pas oublier dans la nuit du tombeau ceux qu’elle aimait toujours ; il fallait lui donner les moyens d’acquitter la dette de son cœur. Attentive à sa position, l’administration prépara pour elle des sépultures isolées dont elle peut, moyennant un prix modique[1] payé tous les cinq ans, s’assurer la possession continuelle ou bien acquérir l’immuable propriété. La sagesse de l’administration a dû s’applaudir de cette mesure. En créant une source de revenu pour

  1. Les inhumations dans les fosses temporaires se paient pour chaque corps 50 fr. dans les bureaux des mairies des décédés. Elles se font exclusivement dans le cimetière attribué à chaque mairie. Les corps doivent être placés suivant l’ordre de leur entrée, dans des fosses isolées, creusées d’avance par ligne, à quatre pieds et demi de profondeur, dans des terrains spécialement destinés. On peut établir dessus des monumens funéraires ; mais si les familles ne prolongent point leur jouissance au-delà de six années par un nouveau paiement de 50 francs tout les cinq ans, les monumens qui y sont établit sont enlevés, et remis leur disposition, et les terrains en sont repris pour y placer de nouveau des corps. La prolongation de la jouissance de ces fosses, ou leur acquisition à perpétuité, lors de laquelle on tient compte pendant cinq ans des 50 fr. payés pour leur jouissance temporaire, se fait exclusivement dans le bureau de la préfecture que nous venons d’indiquer. Le produit de 2,226 sépultures temporaires achetées, année moyenne, dans tout les cimetières de Paris, de 1821 à 1823, a été annuelle-