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de ses parens, avec quel respect il vénère leurs restes, elle voit que l’exemple des pères n’est plus perdu pour leurs enfans dès l’instant de leur trépas, que les liens du sang ne sont plus brusquement rompus par la mort ; elle voit avec un secret contentement les pères, les enfans, les épouses, les mères, répandant de continuelles larmes sur les tombeaux des pauvres, rendre un hommage solennel à l’immortalité des âmes, premier frein de tous les vices, stimulant le plus puissant des vertus[1].

La classe nombreuse des hommes vivant dans une médiocre aisance par un continuel travail, mais n’ayant pas atteint de grandes fortunes, était digne de toute la sollicitude de l’administration publique. Cependant elle ne lui devait rien de gratuit, parce que la sépulture est la dette du sang, de la parenté, de la reconnaissance, de l’amitié dont se doivent acquitter ceux auxquels la mort transmet quelques biens. Sa

  1. Les inhumations dans la fosse commune se font dans de longues tranchées, profondes de quatre pieds et demi, ouvertes dans la partie gauche et la plus occidentale du cimetière. Elles sont rouvertes tous les cinq ans, mais le terrain de chaque fosse peut être acquis, soit temporairement, soit à perpétuité, par les familles, au moment où l’on est près de rouvrir ces sépulcres, cependant, si cela ne contrarie point les nouveaux alignemens ; leur acquisition se fait exclusivement dans le bureau des cimetières, à la préfecture du département de la Seine, place de l’Hôtel de Ville, les jours ouvrables, de neuf heures à quatre heures.