Page:Marchant de Beaumont - Manuel et itinéraire du curieux dans le cimetière du Père la Chaise.djvu/38

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

leurs promesses, par leurs menaces, par la persécution la plus dure ; c’était encore le temple de Charenton, dont ils avaient provoqué la ruine, dont ils avaient considéré de ce lieu lui-même l’incendie. En les regardant, ils mesuraient leur puissance ; elle les excitait à oser davantage. Dans ce belvédère fut conçu le projet de la révocation de l’édit de Nantes, mesure désastreuse pour la France, dont elle bannit tant de milliers d’hommes industrieux et paisibles. Arrachés par violence au sol de la patrie, ils portèrent à regret dans les contrées étrangères leur génie, leur activité, leurs talens pour les arts, leur science profonde du commerce. De là surgirent les persécutions et la destruction de Port-Royal, dont les pieux solitaires accusèrent les Jésuites de corrompre la morale publique et les en convainquirent par les Lettres provinciales, dont la fine et piquante ironie, modèle d’un goût exquis, démasqua la turpitude de leurs casuistes aux yeux de l’univers et des siècles. De là partirent les dragonnades des Cévennes, où sans pitié un fer catholique perça le sein hérétique, crut servir Dieu en se livrant à l’incendie, à la dévastation, au pillage ; en insultant à la pudicité ; violences contraires à l’esprit de l’Evangile prescrivant la douceur ; à l’exemple du Christ reprenant ses disciples pour lui avoir demandé de faire tomber le feu