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Saint-Morys, l’allée inférieure du bosquet Clary, le chemin longeant le carré de mademoiselle Raucourt, et par des saules existant encore au midi. Elle recevait aussi les eaux de la Fidèle ne tarissant jamais, puis elle alimentait les fossés du château, et jaillissait ensuite dans deux bassins sur le parterre. Une ceinture d’arbres élevés borda les murs de ce parc, pour mettre son propriétaire à l’abri des regards curieux du dehors. Les pentes rapides du coteau furent couvertes de vignes ; quelques terrains furent réservés sur la hauteur pour la culture du blé ; mais ce qui distingua surtout cette enceinte, fut un verger où le désir de capter la bienveillance de Sa Révérence fit parvenir des plants de tous les arbres fruitiers formant alors la richesse des campagnes de la France, collection unique dans le royaume : le roi lui-même n’en possédait point dépareille. L’orangerie du Révérend Père abondait en arbres, en arbustes étrangers d’une rare beauté, comme en plantes exotiques ; tributs offerts par la reconnaissance, donnés par la crainte, humblement présentés par le désir de mériter quelques faveurs. Durant l’été ils ornaient un parterre s’étendant au bas de l’habitation du R. P. La Chaise, sur la pente de la colline tournée vers Paris. Un jardin potager, situé à la gauche de la porte d’entrée principale actuelle, complétait la culture de cette enceinte.