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s’étant soumis au jugement du pape), ouvrage à peine lu par les théologiens, mais inconnu du vulgaire, des femmes surtout, cinq propositions isolées, dont ils purent difficilement montrer une seule, sans pouvoir même indiquer les pages dans lesquelles ils les avaient textuellement extraites d’un énorme volume. On ne le vérifia pas même à Rome. Or ces propositions étaient à double sens, l’un catholique, l’autre sentant l’hérésie. Rome les condamna dans leur sens hérétique, et les déclara de Jansénius ; tous les condamnèrent dans leur sens hérétique, mais les consciences timorées refusèrent de jurer sur l’Evangile, comme on l’exigea individuellement de tous les prêtres, de tous les moines, de toutes les religieuses, qu’elles étaient de Jansénius, avant que l’on daignât leur montrer dans le livre de cet évêque le texte des propositions ; car, disaient-ils, la condition nécessaire pour condamner quelqu’un pour un crime, pour une erreur, est qu’il en ait commis matériellement le fait. Or il fut impossible de leur faire lire dans Jansénius les lignes condamnées. C’était précisément le piège dans lequel devaient infailliblement s’enlacer tous les adversaires des doctrines jésuitiques. Ces amis du vrai furent déclarés, par les intrigues des Jésuites, ennemis ue l’Eglise et de l’Etat, pour se refuser d’affirmer sur la foi du Pape un fait auquel la con-