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me convainc de la vanité d’un pouvoir d’un moment. A l’aspect des restes de M. de Saint-Morys, je déplore le faux honneur et ses crimes. Le seul nom de M. Renouard me fait mesurer l’influence d’un manufacturier laborieux et inventif sur la prospérité des siens et les progrès des arts mécaniques. La sphère d’utilité de M. l’abbé Gauthier fut plus étendue lorsqu’il employa ses longues années à faciliter l’instruction du jeune âge, par sa méthode d’enseignement mutuel appliquée à toutes les classes de la société. Près du sépulcre de M. Pichald, auteur de la tragédie de Léonidas, je déplore le trépas, dès sa trente-neuvième année, d’un poète dont le talent promettait au Parnasse français un nouvel ornement.

Sur la façade de la division prochaine, n° 30, mon œil est attiré par la beauté noble et simple d’un tombeau. Sur un rocher de marbre de Carrare je vois s’élever une croix de même matière, non pas simulant un bois lisse et uni, mais un arbre conservant son écorce et sa rondeur. Sur le rocher servant de base sont gravés les noms, les titres, les armoiries de trois personnages de la noble famille de Saulx-Tavannes, enclos dans cette sépulture. Chacun est satisfait de la pensée et de l’exécution de ce monument d’un genre unique dans ce lieu funéraire, mais chacun aussi s’étonne d’aperce-