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honneur seulement en danger, il fut permis d’assassiner en duel ; même pour une pomme que l’on ne saurait sauver d’autre sorte, de massacrer le voleur qui, remportant, s’enfuit. Ils y apprirent qu’il est permis aux peuples de se révolter contre leurs souverains, de les déposer, même de les tuer. Il n’est pas de crimes que les casuistes jésuites n’aient permis, tolérés, palliés ; dont ils n’aient même obligé les confesseurs d’absoudre leurs pénitens, sous peine d’être eux-mêmes excommuniés. Cette morale horrible fut consentie par la Société tout entière, car il ne pouvait être imprimé aucun de leurs ouvrages sans avoir été examiné par quatre théologiens jésuites, et de plus, approuvé par leurs supérieurs. La multitude, dont elle favorisait les passions, s’en accommoda ; mais elle parut abominable à tous les amis de la probité et des maximes antiques, encore mécontens de plusieurs de leurs opinions théologiques. Dans tous les rangs de la société, dans le clergé, dans les cloîtres, des cris d’indignation s’élevèrent contre ces assertions destructives de tout ordre publie. Pour atténuer leurs torts aux yeux de la cour de Rome, les Jésuites parurent se dévouer à ses intérêts temporels ; ils se déclarèrent les ennemis les plus ardens des hérétiques, non pas en s’efforçant de les réunir au sein de l’Église par la puissance de la persuasion, mais