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gues souffrances. Les Russes, les Suédois, les Prussiens, les Allemands, les Anglais envahissent de toutes parts le territoire de l’antique France ; ils ont amené avec eux jusqu’aux Cosaques du Don, jusqu’aux milices de leurs campagnes, pour les aider au jour de leurs vengeances. Ils viennent redemander le prix de leurs champs, durant vingt ans ravagés ; de leurs villes détruites ; de leur sang prodigué pour la défense de leur pays ; d’une longue oppression ; de l’humiliation de leurs princes. Ils font retentir les échos de nos montagnes des chants de leurs triomphes, des cris de leur courroux, des accens du désir d’assouvir leur colère long-temps comprimée par la valeur française. Cependant, au milieu de l’effroi presque universel, quelques braves se réunissent aux débris épars de nos armées ; pendant trois mois cette poignée intrépide lutte par des prodiges de valeur et les pensées de la plus haute tactique militaire contre un torrent d’étrangers faisant irruption de toutes parts. Un ennemi trop supérieur les écrase sous le poids de masses se grossissant toujours ; ils succombent en frémissant de ne pouvoir empêcher la belle France, leur chère patrie, après vingt ans de triomphes qui l’avaient fait croire invincible, de tomber sous un joug étranger. En vain ils ont prodigué leur sang généreux ; le 30 mars 1814,