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Les deux agens employés auprès de Joséphine furent exilés ; le marquis de Gallerande ne fut pas inquiété dans son silence et sa retraite durant le règne de Bonaparte, dont il observa attentivement les circonstances.

Tous les événemens semblèrent pendant douze années repousser davantage la maison de Bourbon du sol d’une patrie enivrée de gloire par de continuelles victoires, conduite par un chef voyant devant ses armes trembler les peuples et leurs souverains, crouler leurs trônes devant ses pas. Cependant la chaire curule d’un dictateur ne suffit pas encore à son orgueil, un titre plus éminent dans notre âge devint l’objet de sa propre ambition. En se plaçant dans les rangs des souverains modernes, il lui semblait imprudent de ne tenir ses droits que de la volonté du peuple et de la victoire, il tenta d’éteindre ceux de la maison héréditaire des monarques qui durant quatorze siècles avaient régné sur la France. Depuis onze années elle errait d’un lieu à l’autre dans l’Europe, toujours poursuivie par les conquêtes des Français, toujours tourmentée par les anxiétés des princes lui donnant asile, ou par l’exil plus lointain auquel la condamnait des rois devenus esclaves du vouloir de leur adversaire. Au commencement de février 1803, le général Keller, diplomate prussien, se présente à Varsovie de-