Page:Marchant de Beaumont - Manuel et itinéraire du curieux dans le cimetière du Père la Chaise.djvu/248

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

cabinet des Tuileries. L’entreprise était délicate : un guerrier, jusqu’alors couronné par la victoire, ne devait pas consentir facilement à se placer lui-même au second rang. La réussite de ce projet fut essayée ; de pleins pouvoirs furent envoyés de Mittau à M. le marquis de Clermont-Gallerande pour traiter de cette affaire. M. le chevalier de Coigny et madame la marquise de Champcenetz parvinrent à Bonaparte par l’entremise de Joséphine sa femme. Deux lettres de Louis XVIII furent remises au premier consul. Transcrivons-les ; M. de Gallerande les a lui-même consignées dans les Mémoires qu’il publia.

« Quelle que soit leur conduite apparente, des hommes tels que vous, Monsieur, n’inspirent jamais d’inquiétudes. Vous avez accepté une place éminente, je vous en sais gré. Mieux que personne vous savez ce qu’il faut de force et de puissance pour faire le bonheur d’une grande nation ; sauvez la France de ses propres fureurs, et vous aurez rempli le vœu de mon cœur ; rendez-lui son Roi, et les générations futures béniront votre mémoire. Vous serez trop nécessaire à l’État pour que je ne songe pas à acquitter par des places importantes la dette de mon agent et la mienne. — Pour copie : Louis. »

« Depuis long-temps, général, vous devez