Page:Marchant de Beaumont - Manuel et itinéraire du curieux dans le cimetière du Père la Chaise.djvu/243

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

téressait vivement son cœur, en les invitant de considérer particulièrement un des plus beaux monumens et l’un des plus beaux souvenirs de cet asile de paix. Ils n’eurent pas même le temps de le remercier, tant il s’éloigna vite.

Cette borne antique, décorée d’un trophée composé seulement d’armes et d’armures de pays étrangers à la France, proclame que ce sage guerrier ne connut d’honneur et de gloire que dans les combats livrés aux ennemis de son pays. Son monument devrait encore rappeler combien M. le maréchal de Pérignon fut un homme modeste, excellent, sans autre ambition que celle de faire le bien, administrateur sage, probe, désintéressé dans les pays qu’il gouverna ; habile comme négociateur, combien il fit au dehors respecter le nom français par sa considération personnelle ! quel empire l’ascendant de sa vertu possédait sur tous les cœurs ! l’histoire s’est chargée de ce soin, et son nom sera répété avec respect par la postérité.

Un peu au-delà s’élève le magnifique tombeau de M. le comte de Valence, dont le cercueil se montre recouvert du manteau de la pairie, au pied de son armure de guerre. Nos armées virent le général Valence à leur tête dans les jours de Valmy et de Jemmapes ; proscrit par les conventionnels, il rentra dans la patrie, prodigua pour elle sa vie dans le climat